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2012年11月15日

<コラム・再掲>「ひっぺがす」男、オマール・ポラス/Omar Porras, l’homme qui arrache

ロミオとジュリエット』でキャピュレットを演じる貴島豪さん。オマール作品は3作目。
そんな貴島さんならではの、コラムを紹介します。
(『ふじのくに⇄せかい演劇祭2012』で上演されたテアトロ・マランドロ『春のめざめ』への寄稿より)
* The essay about Omar Porras, written by KIJIMA Tsuyoshi, an actor of
“Romeo and Juliet”. French texts are shown at the bottom.

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(『ふじのくに⇄せかい演劇祭2011』上演作品、『シモン・ボリバル、夢の断片』より。

上・貴島豪、下・オマール・ポラス。)

「ひっぺがす」男、オマール・ポラス
文・貴島豪

絨毯は床に敷くものである。
が、彼、オマール・ポラスにとって絨毯は「ひっぺがす」ものらしい。
「足元の絨毯をひっぺがしてやるんです。」稽古などで彼はよく口にする。「引く」や「足元をすくう」ではなく、あくまで「ひっぺがす」が彼を見ている限り、多分、妥当である。
彼にとって「ひっぺがす」とは、大いなる愛情であり、果てしない挑戦であり、常に驚いていたい自分であり、子供のようなピュアな眼(まなこ)の奥から発露する悪戯心であり……多分、彼の人生そのものなのだ。

例えば稽古。舞台の上で俳優は往々にして「生」の輝きを失ってしまう。立ち止まり、滞ってしまう。慣れであったり、安心感であったり、行き詰まりだったり……。そこで彼は愛情をもってその足元の絨毯を「引っぺがす」。本番時間前だろうが厭わない。それによって息づき始める「生」の鼓動を絶対的に信じてるのだ。そしてそれを眺めて「ホレ、見ろ」と言わんばかりにほくそ笑んでたりするのだ。

例えば去年。コロンビア建国200周年記念事業、テアトロ・マランドロ20周年という彼のこれまでの集大成のような作品として、静岡でも上演されるはずだった『シモン・ボリバル、夢の断片』が、大震災の影響で来日予定のメンバーが渡航を断念し、公演自体頓挫しかけるという、それこそ彼自身の足元が「ひっペがされた」時。――寧ろ僕には、そういう時こそ彼は来る、という確信はあったが――そんな時こそ彼は表現をやめないし、彼にとっては普段の行為―彼の真骨頂―だ。それを分かち合えるチャンスでもあったから、「一緒にやろう」と声をかけてくれた時には本当にうれしかった。……そうして僅か16日間でSPACとの共同製作として全く新しい顔をした『シモン・ボリバル』が生まれることになるのである。

色々書き足りないが、そうやって「ひっぺがし」ながらクリエイトしてくる彼の舞台にはいつも、生への希求、魂の鼓動があって、愛と悪戯に満ち溢れている。99年『血の婚礼』以来9度目の来静になるが、彼自身のスタンスは変わらない。新作『春のめざめ』だなんて題名を聞いただけでも興奮する。いつだって新鮮な驚きとともに足元を「ひっペがされる」に違いないから。

――あれ、チト褒め過ぎたかな、とチラッと横目で彼を見たりすると、あのピュアな眼の奥で少しばかり照れ笑いをして「オツゥカレサマデシタ〜」と劇場を後にして、夜通し酒を喰らい、サルサを踊っていたりする。それが「ひっぺがす」男、オマール・ポラスである。

貴島豪(きじま・つよし)
SPAC俳優。どんな作品のどんな役でも、その個性で観客に強烈な印象を残す、非常に奥行きのある怪優。オマール・ポラス演出作『ドン・ファン』『シモン・ボリバル、夢の断片』に出演。「ふじのくに⇄せかい演劇祭2012」では『ペール・ギュント』に出演。



“Omar Porras, l’homme qui arrache”

KIJIMA Tsuyoshi


Un tapis est un objet fait pour être mis au sol.
Mais pour Omar Porras, cette couverture de plancher semble être une
chose à arracher.
En répétition, il lui arrive souvent de dire qu’il tirerait le tapis
sous les pieds d’un tel, et mais pour ma part, quand je le vois, je
pense que le mot arracher convient certainement mieux plutôt que tirer
ou même faire un croc-en -jambe.
Pour lui, cet acte provient d’un profond amour, tout en étant un défi
sans limite, lui-même désirant toujours se laisser surprendre, c’est
l’esprit farceur émanant du fond d’un regard pur comme celui d’un
enfant…et cela représente sûrement sa vie même.

Par exemple en répétition, il arrive souvent à l’acteur au plateau de
perdre l’étincelle qu’il avait trouvée sur le « vif ». Son avancée
s’arrête, il se trouve en état de congestion. Cela peut être causé par
l’habitude, par le fait d’être rassuré, ou d’être pris dans une
impasse…Là, Omar arrache le tapis sous le comédien, avec affection.
Que ce soit avant une représentation, il ne s’en soucie pas car il
croit de manière absolue aux pulsations de la vie qui commencent à
battre à cause de cet agissement. Puis contemplant l’effet, il rit
dans sa barbe comme s’il voulait dire « Eh, tu vois ?».

L’année dernière, Bolivar —fragments d’un rêve, un projet
commémorant les 200 ans de la naissance de la république Colombienne
et les 20 ans du Teatro Malandro, que l’on pourrait considérer comme
une compilation des recherches sur le long terme d’Omar, devait être
donné sur scène à Shizuoka aussi. Mais dû aux conséquences du grand
séisme de mars 2011, les membres prévus pour les spectacles au Japon
renoncèrent à venir, mettant en péril leur réalisation. Là, quand Omar
Porras se faisait arracher le tapis sous les pieds, j’étais convaincu
qu’il ne manquerait pas de venir dans ces cas-là, justement parce que
c’est un moment comme celui-là, il n’arrête pas d’exprimer, car c’est
pour lui chose quotidienne, et c’est ce qui montre vraiment son
essence. J’étais réellement heureux quand il m’a proposé de participer
au projet, car je voyais que cela serait pour moi une chance de
partager tout ça. Ainsi naquit en à peine 16 jours, en co-production
avec le SPAC, un Bolivar au visage tout neuf.

Je n’aurais jamais suffisamment la place pour écrire ce que je
voudrais, mais je tiens à dire que les spectacles d’Omar créés ainsi
en arrachant, montrent invariablement une aspiration à la vie, les
palpitations de l’âme, et sont pleins d’amour et de malice. Invité à
Shizuoka pour la neuvième fois depuis sa venue pour Noces de sang en
1999, son attitude reste inchangée. Rien qu’à entendre le titre de sa
nouvelle création, l’Eveil du printemps, je suis plein d’enthousiasme,
car je ne doute pas qu’il va nous arracher le tapis et nous apporter
de nouvelles surprises comme toujours.

Si je jette un coup d’œil vers lui en me demandant si j’aurais
peut-être forcé la dose d’éloges, le voilà avec un léger sourire gêné
au fond de son regard pur, qui quitte le théâtre en lançant un «
otsukare-sama-deshita », qui passe des nuits entières bien arrosées,
et qui danse la salsa. Voilà l’homme qui arrache qu’est Omar Porras.



KIJIMA Tsuyoshi
Acteur SPAC. Etrange acteur empreint de profondeur, qui laisse
toujours une puissante impression quelque soit le rôle ou l’œuvre. A
joué dans El Don Juan et Bolivar—fragments d’un rêve mis en scène
par Omar Porras et dans Peer Gynt lors du World Theatre Festival
Shizuoka under Mount Fuji 2012.